13000 colombophiles se préparent à l’ouverture de la saison en juin comme chaque années. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les éleveurs dressent avec passion leurs pigeons pour des épreuves de vitesse et d’endurance.
….Aujourd’hui, la colombophilie est un sport. Un jour peut-être olympique (un concours a été organisé l’été dernier depuis Londres pendant les JO). La vitesse des « athlètes » le justifierait sans doute. Un pigeon français a parcouru 127 kilomètres par heure en 2012. Un record. Mais, en réalité, la vitesse du pigeon est certainement bien plus élevée. Comme l’explique Didier Arbonnier, qui joue au pigeon depuis 38 ans, le pigeon vole en zigzag. Il parcourt donc beaucoup plus de distance que la simple ligne droite tracée entre le départ et l’arrivée.
Combien précisément ? Mystère. Comme le reste son sens de l’orientation, malgré les explications avancées. Outre sa vue excellente, la forme de son œil légèrement aplati qui lui permet de fixer des points à différentes distances, son champ visuel à 300°, mais aussi l’odorat qui l’aiderait à retrouver le chemin de son pigeonnier à plusieurs centaines de kilomètres, des scientifiques ont montré que les fibres nerveuses du cerveau du pigeon sont dotées des mêmes particules qui composent les aiguilles des boussoles. D’où l’extrême importance des champs magnétiques dans sa faculté d’orientation. Tous les colombophiles le disent : parmi les obstacles au vol du pigeon, l’orage est le plus redoutable. « En juillet dernier, j’avais perdu trois des cinq pigeons engagés sur un concours qui partait de Montluçon. Parmi la moitié des pigeons perdus en tout, certains avaient été retrouvés en Suisse… Des orages avaient éclaté et leur avaient fait perdre le nord ! », se souvient Marcel Leroy. Scrutant avec anxiété le ciel pour repérer leur pigeon de retour, tout colombophile est bien conscient que le pigeon voyageur gardera bien une part de mystère. Probablement le nœud de cette passion.