MAGAZINE / FRANCE
Métier d’Art : L’excellence française
Au coeur de la Lutherie de Mirecourt
La plus jeune luthière du monde

Par © Hervé BONNOT
Photos : © Francis DEMANGE

La plus jeune luthière du monde
C’est dans la capitale mondiale de la lutherie, à Mirecourt, dans les Vosges, que Mazarine Carbonare exerce son art. A seulement 17 ans, la plus jeune luthière du monde a déjà fabriqué cinq violons, et travaille sur sa sixième pièce. Sous le regard attentif de son père, Alain Carbonare, Maître luthier réputé depuis plus de trente ans.

Les yeux pétillent. On y décèle la flamme de la passion. Et parfois même une larme, lorsqu’elle évoque le déchirement que représente la séparation avec l’un de ses “bébés”. A 13 ans, Mazarine Carbonare fabriquait son premier violon. quatre autres on suivi depuis. Ciselés dans l’érable ondé, l’épicéa centenaire et les règles de l’art, certains d’entre eux ont été livrés à de grands noms de la scène internationale comme le concertiste russe Vladimir Spivakov ou le violoniste russo-américain Philippe Quint. Mazarine a de qui tenir : son papa réalisait des instruments pour Mstislav Rostropovitch, Didier Lockwood et bien d’autres solistes célèbres. Une référence mondiale. “J’étais toute petite quand j’ai touché mes premiers outils. Cela fait quatre ans que je fabrique des instruments entiers. Celui-là, je l’ai appelé Givenchy”, annonce fièrement le jeune fille en désignant son dernier modèle, terminé il y a quatre mois. “Je les baptise, car je les considère comme mes enfants. Comme je suis aussi passionnée de mode, je leur donne souvent des noms de marques.” Ses maîtres-mots : patience et respect de la tradition, auxquels elle ajoute le raffinement avec des personnalisations, comme cette fleur de lys gravée sur le cordier (pièce en bois noir qui maintient les cordes, située en bas du violon). “Chaque violon est différent et a son propre
caractère. On cherche à obtenir le son le plus clair et le plus doux possible”. Elle l’assure : l’acquéreur de son dernier-né devra être “extrêmement passionné”. L’excellence, ça se mérite.